Un que je prends bien en retard… mais que j’ai promis de suivre : la correction des dictées, lancé par notre cybercollègue Farfa.
Je lance mon tout premier rallye liens… A la suite d’une discussion sur le forum des cyberprofs, je me suis dit qu’il serait très intéressant d’échanger sur nos façons de mener les corrections des dictées dans nos classes…. Chose difficile pour tout le monde… La façon de corriger est aussi liée à la façon de mener l’activité…
Farfa
Alors, le problème de la correction des dictées chez moi, c’est que je ne suis toujours pas arrivée à quelque chose qui me satisfasse complètement. Donc j’en suis toujours à l’expérimentation. Et chaque année, et voire même en cours d’année, je continue de changer des trucs deci-delà, pour tester, tenter d’améliorer. Parfois ça marche, parfois pas du tout et je reviens en arrière. Actuellement, j’en suis à ceci :
Les différents types de dictée dans ma classe
Une dictée d’une phrase, hebdomadaire
Le « lendemain » du travail de remise en mémoire d’un nouveau son.
La phrase reprend le plus possible des mots de la liste de mots en cours (sur le son revu). J’y concentre un maximum de difficultés, autant que la phrase le permet : homophones grammaticaux, pluriel du verbe et de groupes nominaux.
Une dictée de texte à trous, hebdomadaire
En fin de semaine, une fois l’ensemble du travail de révision est fini et la liste de mots de la semaine bien sue. Les trous sont les mots de la semaine, mis en situation de texte. En dehors de quelques pluriels, il y a peu de difficultés grammaticales.
Une dictée de texte, toutes les 3 à 5 semaines
Sur une semaine de révision des derniers phonèmes. Cette dictée me sert de dictée d’évaluation.
Elle reprend les structures de phrases étudiées dans les dictées de phrase et les dictées à trous. Le plus possible, j’essaye de coller au plus près de phrases vues. C’est d’ailleurs sur ce point précis que je me suis le plus détachée de la méthode Je mémorise et j’apprends des mots. J’ai trouvé que les dictées de texte ne « collaient » pas du tout avec les sons révisés, les mots à apprendre…
Et les corrections dans tout ça ?
La dictée de phrase
Je prends le cahier d’un enfant (je tire au sort chaque semaine – et j’enlève l’enfant tiré des futurs candidats, de sorte que ça tourne réellement). J’écris fidèlement ce qu’il a écrit au tableau.
Chaque enfant propose alors la correction d’une erreur qu’il repère, en expliquant obligatoirement pourquoi il veut faire cette correction : explication de la règle grammaticale ou lexicale, ou bien simplement dire que ce mot-là doit s’apprendre.
Quand il n’y a plus / pas d’erreur au tableau, les enfants doivent me signaler les erreurs qu’ils repèrent sur leur propre phrase, et dirent pourquoi ils ont fait une erreur ou pourquoi ce qui est au tableau est exact contrairement à leur propre phrase.
Cette phase collective peut durer assez longtemps : une vingtaine de minutes.
Ensuite la correction individuelle : chaque mot présentant au moins une erreur doit être barré (à la règle !) et réécrit sans erreur juste en dessous. Puis, s’il y a au moins une erreur dans la phrase, la phrase entière doit être recopiée une fois (début d’année) / deux fois (à partir de janvier) entièrement sans aucune erreur. En cas d’erreur dans cette correction, la phrase doit de nouveau être recopiée 1 fois entièrement.
La dictée de texte à trous
Correction simple et individuelle (c’est essentiellement une dictée lexicale).
Le texte est au tableau : les enfants corrigent chaque mot faux en le réécrivant dessous (interdiction de corriger en ajoutant une lettre sur le mot faux ou en barrant la lettre fausse…). Ensuite, chacun doit recopier deux fois le groupe de mots comprenant une faute dans son cahier. J’insiste bien sur le fait qu’un recopie un groupe de mots (un groupe nominal, un verbe avec son sujet…), car un mot n’est jamais tout seul. Si erreur dans la correction d’un mot, on le recommence.
La dictée de texte d’évaluation
Il n’y a pas de correction, qu’elle soit collective ou individuelle. Les structures et le lexique ont été manipulés plusieurs fois dans les dictées hebdomadaires précédentes.
En revanche, je procède à une phase de relecture longue, appuyée et dirigée :
Avant la phase de dictée proprement dite, je lis le texte une première fois (une seule fois), puis les enfants ont la possibilité de me demander certains mots de cette dictée, les mots qu’ils ne connaissent pas. Soit j’estime que les enfants sont en mesure de les écrire et je refuse le ou les mots. Soit j’estime en effet que le mot présente une difficulté qui n’a pas été étudiée ; au choix alors, soit j’écris le mot au tableau, soit je donne des indications d’écriture sur les difficultés. C’est le seul moment où les enfants peuvent demander un mot. Ils doivent y être attentifs. Une fois cette phase passée, ils ne le peuvent plus. Et tant pis si ils ont oublié de me demander un mot.
Ensuite phase de dictée classique.
Et enfin, la phase de relecture collective. Je dirige « le regard » des enfants sur les points à vérifier, en procédant par question (moi) / réponses (enfants). La seule consigne à ce moment-là, c’est que les enfants ont interdiction de répondre à une question en disant comment s’écrit un mot. Ils peuvent répondre en énonçant la difficulté, ils doivent expliciter la règle lexicale ou grammaticale si c’est possible, etc.
Et j’essaye de suivre à peu près tout le temps le même ordre :
- Quels sont les verbes conjugués du texte ? En me les donnant dans l’ordre ?
- Et pour chaque verbe cité, on cherche son sujet. On se demande si ce sujet est singulier / pluriel – masculin / féminin. Puis on revient chacun (les enfants doivent mettre le doigt dessus) sur la terminaison du verbe. On vérifie / corrige.
- Quels sont les groupes nominaux au pluriel ? Toujours dans l’ordre ?
- On pointe avec le doigt à chaque fois. On regarde si le groupe nominal est simple (déterminant + nom commun) ou bien complexe (+ adjectif), et donc s’il y a plusieurs mots à accorder, et lesquels.
- Quels sont les mots qu’on pourrait confondre ?
- On passe à la fois les homonymes lexicaux (et on indique la définition de celui qu’on doit écrire, en écartant les autres) et les homophones grammaticaux. Pour ces derniers, on indique à chaque fois comment on fait pour trouver lequel est celui qui est dans la dictée (transformation de à en avait, ou de et en et puis…).
- Quels sont les mots possédant une lettre finale muette (en dehors des marques de nombre et de genre) ?
- Pour chacun, on indique aux autres comment on peut retrouver la lettre finale muette en question. Exemple, si on trouve chocolat dans la dictée, les enfants peuvent me dire que « chocolat possède une lettre finale muette, qu’on peut retrouver en disant chocolatier ».
- La ponctuation ?
- Combien y a-t-il de virgules ? de points ?
- Y a-t’il des points d’interrogation ? où ? Des points d’exclamation ? où ?
- Je termine moi même par les quelques points particuliers :
- Par exemple, je dis « Je ne connais pas de mot « zintéressant »… il s’agit bien du mot « intéressant »… faites attention. »
- Et toutes autres qui me viendraient alors à l’esprit.
Le principe, c’est qu’à chaque difficulté énoncée, les enfants doivent la pointer du doigt sur leur cahier (et j’essaye de balayer du regard régulièrement toute la classe).
Merci beaucoup pour cet article !!!
J’adore ta relecture collective ! J’ai tendance à le faire naturellement mais pas de façon aussi poussée. Je vais m’en souvenir pour l’année prochaine !