Dame Holle Partie 1 Une veuve avait deux filles, l'une jolie et courageuse, l'autre paresseuse et laide. C'était à la seconde qu'elle donnait sa préférence, parce que cette fille laide et paresseuse était sa propre fille, tandis que l'autre avait tout le travail à faire dans la maison dont elle était la Cendrillon. Elle devait chaque jour aller sur la grand-route s'assoir près du puits et filer, filer tellement que les doigts lui en saignaient. Un jour donc que sa quenouille était toute poisseuse et tachée de sang, la malheureuse se pencha sur le puits pour la laver, mais la quenouille lui échappa des mains et tomba tout au fond du puits. En pleurant, elle courut raconter son malheur à la marâtre, qui se mit à crier et fut assez impitoyable pour lui dire : « Puisque tu as laissé tomber la quenouille, tu n'as qu'à aller toi-même la chercher ! » La pauvre retourna près du puits, se tortura en se demandant comment faire et, pour finir, dans son affolement, sauta elle-même dans le puits pour en rapporter la quenouille. En tombant, elle s'évanouit ; et lorsqu'elle se réveilla et reprit ses sens, elle était dans une belle prairie, sous le brillant soleil, et il y avait autour d'elle des milliers et des milliers de fleurs. Elle s'avança dans cette prairie et arriva devant un four à pain où cuisait la fournée ; or voilà que les pains, de l'intérieur, se mirent à appeler : « Retire-moi ! Retire-moi ! Sinon je vais bruler, je suis déjà bien cuit et plus que cuit ! » Elle y alla, saisit la longue pelle de four et sortit un à un tous les pains jusqu'au dernier. Puis elle poursuivit sa marche et arriva près d'un pommier chargé de pommes en quantité énorme, et là aussi on l'appela : « Secoue-moi, secoue-moi ! Nous, les pommes, nous sommes toutes mures ! » Alors elle secoua l'arbre et les pommes tombèrent comme s'il en pleuvait ; elle le secoua jusqu'à ce qu'il n'en restât plus une sur l'arbre, puis elle les mit soigneusement en tas avant de se remettre en route. Pour finir, elle arriva près d'une petite maison où une vieille regardait par la fenêtre, mais elle avait de si longues dents, cette vieille, que la fillette, dans sa peur, voulut se sauver à toutes jambes. ------------------------------- 1. Indique ce que l’on sait de chacun des trois personnages : la mère, et les deux filles. Fais un rapide portrait de chacune des trois (leur caractère, ce qu’elles font, comment sont-elles…). ----- 2. Vrai ou faux ? Les doigts de la jeune fille saignaient à force d’être coupés par les fils de laine. La marâtre ne voulut pas avoir pitié de sa première fille et l’envoya chercher la quenouille au fond du puits. ----- 3. Raye ce qui est faux et réécris pour que cela devienne vrai. a) En voulant laver la terre de sa quenouille à l’eau du puits, la fille la laissa tomber au fond. b) Lorsque la première fille revint à elle, elle se trouvait dans une sombre prairie, ensoleillée, et recouverte d’épines. c) En avançant dans la prairie, elle entendit les croissants du four l’appeler. d) Après avoir secouer le prunier, elle mit soigneusement les poires en tas. ----- 4. Réponds (avec une phrase complète et correcte). a) Qui la fille rencontra-t-elle au fond de la prairie ? b) Pourquoi a-t-elle eu peur ?