Partie 3 [ partie à lire tout seul ] La jeune fille leur raconta tout ce qu'il lui était advenu, et quand la mère apprit de quelle manière elle était arrivée à cette immense richesse, sa seule idée fut de donner à sa fille, la paresseuse et laide, le même bonheur. Il fallut donc qu'elle allât, comme sa sœur, s'assoir à côté du puits pour filer ; et pour que sa quenouille fut poisseuse de sang, elle dut se piquer le doigt et s'égratigner la main dans les épines ; elle jeta ensuite sa quenouille dans le puits et sauta elle-même, comme l'avait fait sa sœur. Et il lui arriva la même chose qu'à elle : elle se retrouva dans la même prairie et emprunta le même chemin, arriva devant le même four, où elle entendit semblablement 16 le pain crier : « Retire-moi ! Retire-moi ! Sinon je vais bruler, je suis déjà bien cuit et plus que cuit !» Mais la paresseuse se contenta de répondre : « Pas question que je me salisse !» Et elle passa outre. Lorsqu'elle arriva un peu plus loin près du pommier, il appela et cria : « Secoue-moi, secoue-moi ! Nous, les pommes, nous sommes toutes mures !» Mais la vilaine ne se retourna même pas et répondit : « Fameuse idée, oui ! pour qu'il m'en tombe une sur la tête !» Et elle continua son chemin. Lorsqu'elle arriva devant la maison de Dame Holle, comme elle avait déjà entendu parler de ses longues dents, elle n'eut pas peur et se mit aussitôt à la servir. Le premier jour tout alla bien, elle fit du zèle 17, obéit avec empressement et vivacité 18, car elle songeait déjà à tout l'or que cela lui vaudrait bientôt ; mais le deuxième jour, déjà, elle commença à paresser et à trainer, et beaucoup plus le troisième jour, car elle ne voulut même pas se lever ce matin-là. Elle ne faisait pas non plus le lit de Dame Holle comme elle devait le faire, négligeant de secouer l'édredon et de faire voler les plumes. Dame Holle ne tarda pas à se lasser d'une telle négligence et lui donna congé. La fille paresseuse s'en montra ravie, pensant que venait le moment de la pluie d’or ; mais si Dame Holle la conduisit aussi elle-même à la grand-porte, ce fut une grosse tonne de poix 19 qui lui tomba dessus. « Voilà la récompense que tes services ont mérité ! » lui dit Dame Holle, qui referma aussitôt la grand-porte. La paresseuse rentra chez elle, couverte de poix des pieds à la tête ; et le coq, sur le puits, quand il la vit, chanta : « Cocorico ! Cocorico ! La sale demoiselle est ici de nouveau. » La poix qui la couvrait colla si bien à elle que, de toute sa vie, jamais elle ne put l'enlever. --------------------------------------------------- 1. Complète par les mots du texte. La deuxième fille arriva chez Dame Holle et se mit aussitôt à la ……………………………………… . Le premier ………………………………………… , elle travailla avec …………………………………………… , mais dès le …………………………………………… jour, elle se mit à paresser et à …………………………………………… . Le troisième jour, elle ne …………………………………………… même pas se lever. Elle ne faisait pas le lit de Dame Holle et négligeait de …………………………………………… l’édredon. Dame Holle se lassa vite et lui donna ……………………………………… . En …………………………………………………………. de ses mauvais services, le grand portail la recouvrit entièrement de …………………………………………… dont elle ne réussit jamais à se débarrasser. ----- 2. Réponds (avec une phrase complète et correcte). a) La deuxième fille négligeait de secouer l’édredon. D’après toi, quelle grave conséquence cela avait-il ? b) Pourquoi la fille fut-elle ravie quand Dame Holle lui donna congé ? c) Combien de temps la deuxième fille réussit-elle à avoir assez de courage pour travailler ? ----- 3. Le dictionnaire. Cherche la définition des mot : outre – négligence (attention, choisis bien ce qui correspond à l’histoire).